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NOM
Papier
Langue
STATUT
Parution
23 novembre 2020
La réalité augmentée par le cinéma
Le livre de ELLES
Genre
Français
Langue
Pages
375
Synopsis
ELLES Pronom personnel anonyme, incertain, qui se qualifie dans la présence.
Lanternes, ELLES furent pour moi et ELLES m'enrichissent, ces troublantes coïncidences.
ELLES ne sont pas localisées à l'intérieur de moi. L'alambic de l'univers les fabrique dans son usine à rêves. Comme au cinéma, ELLES relèvent d'un scénario invisible.
ELLES me paysent. ELLES m'ancrent dans le cinéma de ma vie.
Genèse
Le cinéma nous impressionne en surface. Pourquoi ne pas être l'acteur que nous ne serons jamais ? Et augmenter notre réalité à hauteur du cinéma.
Autrices / Auteurs
EXTRAIT
Dans la plaine de Serengeti en Afrique centrale, une femme Massaï Moran, jeune, les seins nus avance furtive à travers les hautes herbes, sa lance à la main pointée sur un éland solitaire en train de brouter les pousses d’herbe. Dans le fourré sur le côté, un souffle sus-pect agite les broussailles.
Le lion à l’affût, respire haletant et Moran devenue gibier tremble sur ses longues jambes effilées. La savane fige de peur. Elle défile dans son crâne en un tiers de seconde trois images de fuite : l’acacia à trente pas (elle court plus vite que l’ombre du lion, nécessité de survie) ; sa lance est prête à être plantée dans la poitrine du fauve (elle égale l’éland en agili-té) ; se tirer sous le vent (son odeur éloigne les prédateurs).
Ma question ? Que fait Moran pour rester en vie ? L’acacia, la lance ou son odeur ? Un petit conseil : garder contact avec la réalité s’avère essentiel.
Le fauve bondit dans sa direction. Une énorme goutte de sueur laboure son maquillage fait de la terre de ses ancêtres et rougit ses paupières. Sa vue se brouille.
D’instinct, tout observateur moderne croit à une fiction tout droit sortie d’un esprit à l’imagination fertile. Je le détrompe. Dans la vie d’aujourd’hui, l’être humain, comme Mo-ran, fait à maintes reprises l’exercice mental de scénariser une dérobade à ses problèmes, sans le risque d’être mangé par Leo bien sûr. Son cerveau se sert de simulations pour échapper à sa précarité...
Moran s’en tire grâce à son talent. En virtuose de son art, elle demande au réalisateur d’interrompre la scène du film, la chaleur des projecteurs a lacéré son maquillage. Elle fait dans le cinéma...
Au mot coupez, le troupeau d’experts envahit la scène sans crier gare. Une fourmilière ! Les spécialistes de la feinte, imaginez-les comme les coïncidences de la vie, agissent sous couvert de leurs obligations et voient à leurs propres intérêts. Oups !